Saint Seiya, la vraie vie des chevaliers
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Saint Seiya, la vraie vie des chevaliers

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 Double Esprit

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Shaka
Death Mask
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MessageSujet: Re: Double Esprit   Double Esprit - Page 2 EmptyDim 15 Oct - 12:26

Chapitre 3 : Pactes et Conflits (5/6)


Temple du Taureau – 13h00

Alors… c’est ce que tu voulais ?
La lourde bête hocha la tête.
« Pardonne-moi, je ne savais plus comment te faire réagir… »
Le grand homme sourit.
Tu n’as aucune raison de t’excuser… c’est ma faute…
La bête aux larges cornes resta muette quelques instants.
« Tu les as sauvé. C’est ce que tu aurais toujours fait en d’autres circonstances. Mais cette fois-ci, la situation gênante dans laquelle nous nous trouvons ne pouvait que t’en empêcher, je n’ai fait que t’aider à agir comme tu l’aurais voulu. Les mots ne sont que des mots, oublies les miens, ceux que j’ai prononcé ce matin, ils ne valent rien. »
… … Tu ne pensais pas ce que tu disais ?
« Pas une lettre.
»
Nouveau sourire triste.
C’est amusant… des êtres si purs et nobles, créés uniquement pour protéger une déesse qui savent néanmoins manier le mensonge…
L’animal sembla sourire à son tour.
« Des créations des hommes. L’humanité est par définition imparfaite. Penser que nous soyons infaillible ne serait qu’utopie. »
L’homme hocha la tête.
Votre mode de pensée… est donc le même pour toutes ?
Cette fois la bête ne sourit plus.
« Non. Nous sommes toutes différentes, aussi différentes que peuvent l’être les humains. Même le choix de nos maîtres se fait de manières différentes. »
Le grand homme repassa dans son esprit la vision de chacun de ses compagnons. Ils souffraient tous. Lui aussi souffrait, parce qu’il savait qu’il n’était pas encore totalement digne de porter la cuirasse de l’imposante créature. Mais Elle voulait l’aider, et Elle allait l’aider à surmonter ce mal.
Tu vas… m’aider ?
Elle hocha la tête.
« Tu as toujours honoré ton rang et ta justice. Mon rôle n’est plus de te tester, mais de faire en sorte que tu retrouves la confiance qui fit de toi mon porteur. »

Infirmerie du Sanctuaire – 13h00

Aioros baissa les yeux vers la tasse encore fumante que lui tendait la femme. Il la remercia d’un hochement de tête, la prit dans ses mains aux teintes presque brunes, et souffla sur le liquide brûlant. Il but quelques gorgées silencieusement, puis reporta son attention sur le lit aux draps blancs desquels apparaissaient les formes assoupies de son frère. Sa respiration était régulière, il semblait plus calme que jamais, aucune expression de venait définir son visage. Céléris posa sa propre tasse à demi vide sur le bord d’un meuble au bois brillant. Ses longs cheveux noirs contrastaient avec son teint pâle. Elle observa longuement le corps aux muscles saillants de l’équidé, ses ailes dorées aux plumes fines, puis le visage d’une grande mélancolie du jeune homme. Il s’était allongé sur le sol froid et dallé dans l’espoir de ne pas encombrer la chambre de sa stature imposante, et n’avait plus bougé depuis plusieurs heures. La jeune femme n’avait jamais fait équipe avec personne, elle n’avait jamais été entourée, elle avait toujours été seule. Son cœur s’était fermé depuis longtemps, elle le savait, aussi le fait qu’Athéna l’ait choisie parmi tant d’autres pour le rôle qui lui avait été assigné l’avait fortement étonnée. En l’espace d’une journée, elle s’était retrouvée dans cette foule de chevaliers, au milieu d’un conflit dont tout le monde ignorait l’origine. Elle se sentait perdue. Mais sans qu’elle sache pourquoi, la vision qui s’offrait à elle en cet instant la toucha plus que tout. Le jeune homme au corps difforme, perdu dans la lueur orangée des rayons tamisés qui laissait apparaître des taches rousses dans son pelage, les yeux noyés d’une tristesse douloureuse, était à son propre regard d’une beauté irréelle. Céléris s’en voulut ; elle avait toujours trouvé la souffrance magnifique.
« C’est ton frère ? » osa-t-elle enfin demander.
Le Sagittaire releva la tête, surpris d’entendre pour la première fois le son de la voix de la jeune femme. Devant l’air interrogateur du garçon, celle-ci ajouta :
« Vous vous ressemblez… »
Aioros comprit enfin. Un faible sourire se déposa sur ses lèvres.
« Oui, mon petit frère. »
Puis il rougit après avoir parlé, et baissa les yeux. Céléris pencha la tête sur le côté et le questionna sur la raison de sa gêne.
« C’est idiot, répondit le Sagittaire avec un faible rire. Aujourd’hui, c’est lui l’aîné. »
La femme à l’armure du Cheval n’avait pas compris. Aioros continua ; comme il était mort depuis bien longtemps, un écart s’était formé entre les âges des deux frères. Le Sagittaire n’avait que 14 ans. La jeune femme ne put cacher sa surprise ; comment ce garçon qui semblait si mûr pouvait-il être si jeune ? Elle eut soudain envie d’en savoir plus sur lui. Elle avait vécu trop loin du Sanctuaire, depuis trop longtemps, et elle ne connaissait personne. Elle aurait voulu lui parler mais elle n’en eut pas l’occasion. Un bruit de chute attira soudain leur attention. D’un bond, le centaure fut debout et sortit de la pièce au galop. Céléris le suivit. Ils traversèrent le couloir pour rejoindre la chambre d’où s’était échappé le bruit. Aioros grimaça en reconnaissant le numéro de la porte. Non, pas ça… Il la repoussa, laissant déjà son cosmos s’amplifier pour laisser apparaître un arc doré entre ses mains. Il stoppa tout mouvement, figé, en voyant le spectacle qui s’offrait à lui.
Les draps flottaient doucement sur le sol, comme animés par un faible souvenir. La pièce était vide. Au fond, la fenêtre ouverte laissait entrer une faible brise.

Temple du Bélier – 13h00

Shaka descendit les dernières marches pour rejoindre le Bélier, assis, comme toujours, dans son fauteuil, les yeux posés sur le paysage qu’offrait la vue depuis son temple. L’Hindou s’assit sur les dalles de marbre, fixant lui aussi le magnifique panorama. Ses yeux bleu ciel qu’il ne prenait plus la peine de maintenir fermés détaillaient avec attention chaque détail qui l’entourait. Mü tourna enfin la tête vers lui et lui sourit. Il semblait plus reposé à présent, même s’il n’avait dormi que deux heures à peine.
« Viens-tu pour parler ou pour observer le paysage ? demanda-t-il à la Vierge.
- Je venais discuter, mais je ne voulais pas te déranger. »
Le bruit mécanique du fauteuil se fit entendre alors que le Bélier le déplaçait pour se retrouver face à l’Hindou. L’Atlante soupira.
« Tu ne me dérange pas au contraire… je me sentirais même un peu seul même si je ne le suis jamais vraiment. »
Shaka évita le sourire triste de son compagnon pour poser son regard sur les extrémitées noireâtres aux courbes agressives qui semblaient se refermer sur son visage. Il les pointa du doigt.
« Ça te fait mal ? »
Mü frôla les pointes de ses mains blanches.
« Non… plus maintenant. (il sourit à nouveau) Camus m’a dit que tu avais gagné en puissance psychique ? »
L’Hindou ne répondit pas, et détourna le regard pour le poser à nouveau sur les vallées à l’herbe jaunies. Le Bélier se demanda s’il n’avait pas dit une chose que la Vierge ne voulait pas entendre. Il s’apprétait à s’excuser lorsque l’autre chevalier reprit :
« Tu as une idée sur l’origine de cette malédiction. »
Le jeune homme aux cheveux mauves se tut devant cette question qui n’en était pas une. Il était vrai qu’il avait quelques doutes sur ce point, et il était presque sûr que son ancien maître pensait à la même chose que lui.
« Je pense que le mal vient directement de leur conception. Je ne vois pas qui d’autre que mes ancêtres aurait pu créer un tel mécanisme au niveau des armures. J’ai essayé de questionner la mienne mais elle a refusé de me répondre.
- Alors notre seule piste réelle pour l’instant se trouve être celle des Atlantes ?
- C’est ce que je pense… »
L’Hindou s’appuya sur ses bras posés de chaque côté de son corps pour pencher la tête en arrière et observer le ciel du même bleu que celui de ses yeux. Il semblait méditer. Néanmoins, son silence ne dura que quelques minutes, puis il se leva, sans un mot et se tourna vers le temple qui se dressait plus haut, à quelques dizaines de marches.
« La situation devient trop grave pour certains, on ne peut plus rester ainsi. Je vais parler à Athéna pour lui demander de monter une expédition. »
Mü le questionna du regard. Une expédition ? Retrouver la trace de ce peuple disparu ? Shaka lui rendit un regard insondable. La Vierge tourna les talons et remonta les marches, laissant le Bélier seul avec ses pensées, seul avec Elle.


Dernière édition par le Dim 15 Oct - 12:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Double Esprit   Double Esprit - Page 2 EmptyDim 15 Oct - 12:26

Chapitre 3 : Pactes et Conflits (6/6)


Temple du Cancer – 13h20

Jabu ne disait plus rien, sentant que le chevalier de Pégase n’avait plus envie de parler, ni même de tergiverser sur leurs sujets de prédilection. Le jeune Japonais marchait la tête basse, et celui qui portait l’armure de la Licorne se doutait qu’il devait penser à son compagnon gravement blessé ; lui-même n’arrivait pas à éloigner ses pensées de Geki dont il n’avait plus une seule nouvelle. Mais Jabu se trompait ; en cet instant, Seiya ne pensait pas à Shiryu, ou du moins pas consciemment. Il repassait dans son esprit la scène qui s’était déroulée quelques heures après sa résurrection, cet instant où il s’était retrouvé seul avec Aioros, où le Sagittaire l’avait salué avec une grande véhémence, et l’avait remercié de toute son âme pour ce qu’il avait fait. Le Grec avait aussi remercié chacun des adolescents s’étant battu pour cette justice qu’il avait lui-même protégée, mais le chevalier de Pégase avait réussi à endosser l’armure du Sagittaire, et pour cela il méritait la loyauté et la confiance qu’Aioros avait placées en lui.
« Seiya atten… ! »
Mais Jabu avait réagi trop tard, et son compagnon trébucha sur la proéminence rocheuse avant de s’étaler au sol.
« Aïe ! Mais qu’est-ce… »
L’adolescent se tut en voyant ce sur quoi il avait buté : un visage de marbre. Les deux chevaliers écarquillèrent les yeux et retinrent leur souffle ; tous les masques avaient pourtant disparus depuis que le maître des lieux avait été emmené avec les autres pour être drogué afin de ne plus représenter aucun danger. Les deux chevaliers s’empressèrent de tourner la tête dans toutes les directions et purent avoir la confirmation de ce qu’ils craignaient. Les visages sombres et grimaçants apparaissaient comme à travers une lourde brume, certains disparaissaient aussitôt, d’autre devenaient plus présents mais restaient aussi peu réel que des hologrammes. Seiya baissa à nouveau les yeux vers le sol : le visage sur lequel il avait trébuché n’était plus là.
« Bon, on sort d’ici tout de suite, on se pose des questions après ! » lança soudain Jabu, un début de panique dans la voix. Le chevalier de Pégase hocha la tête rapidement et se releva. Un vertige le saisit aussitôt lorsque l’odeur âcre de mort mélangée aux relents de vase frappa son système olfactif. Il dut retenir un renvoi violent et se protégea le bas du visage de ses mains. Il sentit soudain la main de Jabu se refermer brusquement sur son poignet pour l’attirer derrière une colonne. Le garçon n’eut pas le temps de se poser de question et courut à la suite de son compagnon vers l’abri de marbre. Ils se plaquèrent contre la surface froide dégageant, comme tous les murs, une sorte de senteur indéchiffrable déclenchant migraines et nausées.
« Ça pue ! Je veux pas rester ici ! » geignit Seiya, mais il fut aussitôt coupé par le contact gelé de la main de Jabu sur sa bouche. Une série de craquements lents et écœurant augmenta peu à peu, comme s’ils s’approchaient. Les deux garçons se figèrent et sentir leurs cheveux se hérisser. Le chevalier de Pégase repoussa la main de la Licorne et tenta un regard hésitant sur le côté de la colonne. Il retint un hoquet de peur et de surprise en apercevant la silhouette disgracieuse du monstre arachnéen se détacher de l’obscurité ambiante. Il revint se plaquer dos à la colonne, maudissant sa crainte irraisonnée des araignées qui se trouvait décuplée par l’atmosphère déjà peu engageante du lieu. Il se rendit compte que parmi les craquements des articultaions de la bête s’élevait la voix mi humaine mi mécanique de celle-ci. Elle parlait dans une langue qui lui était inconnue, une langue latine, sans doute celle de son pays natal.

Il avançait, totalement vulnérable dans cette immense étendue de noirceur, une obscurité plus profonde encore que celle qui avait accompagné sa vie d'autrefois. Puis elle apparu, au milieu de ces ténèbres infinies, Elle, le fixant de ses yeux sans expression. Un grincement s'échappa de ses mâchoires entrouvertes.
« Imbécile ! Si tu reviens ici ils ne tarderont pas à venir nous trouver ! Il n’est pas question que nous retournions là-bas ! »
Un froid agressif l'envahit, le faisant frissonner.
C’est mon temple ! C’est le mien tu entends ? Il est sous ma protection !
« Ah ah ! Crois-tu vraiment pouvoir payer tes dettes ainsi ? En tuant tous ceux qui passeront par ce temple ?
»
Mouvement de recul.
Tais-toi ! Ferme-la ! Je n'ai jamais dit que je les tuerais !
« Que sais-tu faire d’autre pauvre incapable ? Tu étais si fier que ce traître te choisisse pour cela, la seule chose que tu étais capable d’accomplir sans faute !
»
Nouveau frisson.
Khh... Ta gueule ! Savoir détruire son ennemi... ce n'est pas... donné à tout le monde !
« Mais pour qui te prends-tu ? Incapable même de voir ta propre lâcheté ! »
Je n'ai rien d'un lâche !
« Traître !
»
Il sentit le froid ambiant l'envahir complètement, le glaçant intérieurement, et ne put empêcher quelques larmes de perler au coin de ses yeux.
Je ne suis pas un traître ! Comment est-ce que toi tu peux me dire ça ? C'est toi qui m'as trahi lorsque j'avais besoin de toi !
« Tu as toi-même trahi ma confiance ! Et tu te traînes maintenant en te lamentant misérablement ! Tu n'as pas le droit de pleurer ! Tu ne mérites pas ce soulagement ! »
Non... Non !
« Ne pleure pas ! Tu n'as pas le droit !
»
Ses pleures augmentèrent, il avait plus de mal à retenir ses larmes entrecoupées de sanglots.
Pourquoi ? J'ai toujours... je suis toujours resté fidèle à ma justice...
« Cesse de pleurer ! »
J'ai tout fait pour honorer ce que je croyais juste ! A n'importe quel prix ! Au prix de dizaines de vies que j'ai décidé d'afficher à la vue de tous ! Pour qu'ils voient que je n'avais aucune hésitation moi ! Peu m'importait le prix !
« ... Tu as pris des tas de vies innocentes... »
J'ai toujours tué lorsque ça s'avérait nécessaire ! Et à chaque fois que je tuais je me disais que ça aurait pu être moi à une époque, ça ne m'a jamais freiné au contraire !
« ...
»
Il ne pouvait plus les contenir, les larmes coulaient sans retenue sur ses joues.
J'ai fait ce que je croyais juste...
« ... »
J'aurais même été prêt à mourir pour les idées que je défendais ! Et puis j'ai vu la mort... et je ne veux plus mourir !
« Tu es faible...
»
Ses sanglots commencèrent à s'espacer, les larmes sombres coulèrent moins fort sur ses joues maculées.
Tu dis que je suis faible... parce que je ne veux pas mourir ?
« ... »
Alors... j'étais fort autrefois ?
« Est-ce si important à tes yeux d'être fort ? »
Si on n'est pas fort... on ne peux pas défendre ce qu'on considère comme juste...

Elle resta silencieuse un instant, puis s'approcha et se pencha sur la silhouette du jeune homme à genoux, dont le corps et l'esprit, pour la première fois depuis bien longtemps semblaient fragiles comme du verre.
« Là où tu t'es fourvoyé, c'est quand tu as pris ta vérité pour une généralité. Tu n'as pas respecté la justice des autres. »
Il hocha lentement la tête, la prit entre ses mains.
Je ne l'ai pas... respectée...
Elle se tut à nouveau, contemplant son possesseur.
« Cherches-tu à rattraper tes erreurs passées ? »
Je dois... changer...
« Tu cherches à sauver ton âme ?
»
Il hocha la tête. Ses larmes avaient cessé de couler.

« Il faut aller prévenir Sion et Athéna.
- Pourquoi ? Tu ne peux pas t'en débarrasser à nouveau, toi, le champion qui a battu la bestiole de la taille de la tour de Tokyo ? »
Le chevalier de Pégase aurait bien répliqué si le silence soudain ne l'avait pas brutalement frappé. Il jeta un nouveau coup d'oeil de l'autre côté de la colonne, le monstre avait disparu. Sa respiration se bloqua. Jabu lui désigna la sortie d'un geste du menton, Seiya acquiesça. Ils se retournèrent vers l'issue quand une ombre se profila soudain devant eux. Les adolescents ne purent s'empêcher de pousser un hurlement de terreur, déclenchant un mouvement de surprise qui se dessina sur le visage fatigué de l'Italien. Pégase tomba en position assise, encore sous l'effet de sa brusque peur, constatant néanmoins avec incompréhension que le Cancer avait retrouvé forme humaine, baignant dans les haillons restant du vêtement destiné aux malades et blessés graves de l'infirmerie. Des sillons noirâtres parsemaient son visage, s'étendant sous ses yeux brillant faiblement d'une couleur marine. Il paraissait à bout de souffle, mais envahi d'un grand soulagement. Son regard s'abaissa sur ses mains pour les observer sous toutes les coutures, balaya les murs redevenus totalement vierge de toute décoration macabre, puis finit sa course sur les deux chevaliers de Bronze encore pantois devant son apparition soudaine. L'Italien grimaça une expression dédaigneuse.
« Quoi ? Vous avez jamais vu l'homme-crabe le plus célèbre de la région ? »
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MessageSujet: Re: Double Esprit   Double Esprit - Page 2 EmptySam 2 Déc - 1:43

Bon et bien, comme ça fait un moment que je n'ai pas posté ici et que j'ai pas mal avancé dans mon chapitre 4, je m'en vais de ce pas poster le début ^^
Par contre j'ai passé beaucoup plus de temps sur les descriptions et tout, alors ne vous attendez pas à ce qu'il se passe
vraiment quelque chose avant un moment ^^" lol


Chapitre 4 : Héritage (1/?)


L’air était froid, vaporeux, et la brise provoquait quelques picotements en frôlant la peau. Les rues étaient animées par le marché, et il était difficile de se déplacer. Au dessus des habitations traditionnelles, plus loin, au centre de la vallée qui côtoyait la ville, se dressait la colline rouge. Plus haut encore, surplombant la vallée, le ciel d’un blanc grisâtre baigné de nuages secs et froids. Le petit groupe avançait lentement parmi la foule, restant le plus proche les uns des autres pour ne pas se perdre. Les deux premiers gardiens ouvraient la marche, le plus grand poussant le fauteuil de son ami. Il avait la tête basse, ses yeux noirs étaient ternes, mais son visage était humain. L’homme aux longs cheveux mauves, portait un grand manteau de sous lequel apparaissait une couche de fourrure synthétique brune et grise. Il avait remonté la capuche jusque sur son front. Une couverture avait été ajoutée au drap blanc qui couvrait ses jambes. Le même genre de vêtement recouvrait le dos des six autres chevaliers et du jeune apprentis qui marchait d’un pas rapide derrière le grand homme à la peau halée, ne voulant se laisser distancer par le fauteuil de son maître. Derrière eux avançaient le Cygne et le Loup d’un pas ferme et sans émotion, suivis, d’une démarche plus nerveuse, du Phénix et de l’Hydre. L’Italien fermait la marche, grognant sans discontinuité des remarques dans sa langue natale, les mains dans les poches, sa capuche enfoncée sur la tête, soufflant une vapeur blanche à chaque mot qu’il prononçait. Le fauteuil s’arrêta et le cortège en fit de même. Mü glissa quelques mots au grand chevalier qui hocha la tête et repartit. Le jeune garçon qui les suivait se retourna vers les autres avec un grand sourire, passant une main dans ses cheveux roux rendus rigides et cassants par l’air glacé.
« On arrive, dit-il gaiement. L’auberge n’est plus qu’à deux rues d’ici ! »
La nouvelle fut accueillie par quelques soupirs de soulagement et le groupe se remit en marche. Dix minutes plus tard, alors que le ciel gris s’assombrissait déjà, ils s’engouffraient dans le petit bâtiment de bois d’où s’échappait une lueur orangée, des voix joyeuses, et une fumée légère et odorante. Le Brésilien et le jeune Tibétain frappèrent leurs chaussures de marche contre le rebord de la porte pour en chasser la neige entrelacée dans les sillons de leurs larges semelles, les autres les imitèrent. L’Italien daigna lui aussi enfin repousser sa capuche et secoua ses cheveux de ses mains pour libérer quelques fines gouttelettes d’humidité. Un jeune homme aux traits fortement asiatiques et aux cheveux noirs presque rasés s’approcha d’eux et le Bélier lui adressa quelques paroles en anglais. Le garçon hocha la tête et lui répondit en lui désignant une table dans un recoin de la pièce. Elle était vide, le groupe s’y dirigea. Ils déposèrent leurs manteaux sur les chaises, à l’exception de l’homme aux cheveux bleu nuit et des deux garçons occupés à chercher des prénoms commençant pas la lettre K. Ils commandèrent des plats, le plus âgé des deux Tibétains leur servant d’interprète, puis ils se concertèrent sur la suite des événements.
« Nous avons réussi à mettre la main sur un Sherpa qui nous accompagnera jusqu’aux derniers sentiers, leur apprit le Bélier qui avait ôté son manteau en prenant soin de bien placer ses cheveux pour dissimuler le reste des cornes noires qui ornaient ses tempes. Il nous y emmènera demain.
- Pourquoi est-ce qu’il a fallu tant de temps pour en trouver un ? questionna Hyoga en posant ses mains contre la tasse brûlante qu’on lui avait versé.
- Les gens d’ici craignent la présence de démons aux abords des montagnes. Certains disent avoir aperçu des Bdud, d’autres s’être fait toucher la main par des Dré.
- Bdud ? C’est un nom ? tenta Ichi, songeant déjà à la catégorie dans laquelle il pourrait placer ce terme à sa prochaine partie avec le Phénix.
- Les Bdud sont des démons des hautes sphères pouvant prendre l’apparence de poissons ou d’oiseaux, et même parfois de plantes ou de pierres. Les Dré sont des messagers de mort.
- Conneries et superstitions, grogna l’Italien en buvant quelques gorgées de bière chaude.
- Leurs croyances sont très importantes à leur yeux, fit remarquer Mü en fronçant les sourcils.
- Mieux vaut rester agnostique et se taire » ajouta le Taureau.
Tous hochèrent la tête, et se mirent d’accord pour éviter toute querelle avec les autochtones. Le Bélier, son élève et le Brésilien étant les seuls à parler anglais, les risques en étaient diminués.
« Mais pourquoi ne nous conduis-tu pas directement à Jamir Mü ? » interrogea le Cygne quand les plats leurs furent enfin servis. Le Tibétain baissa les yeux.
« C’est toujours un véritable chemin de croix de rejoindre la tour de Jamir, et je ne connais que les sentiers passant par l’Inde et le Népal. C’est la première fois que je vient dans cette ville. »
Pour des raisons politiques et de grosses difficultés à obtenir des déplacements pour ces pays, les chevaliers avaient du se rendre sur le versant opposé par lequel Mü rejoignait habituellement Jamir. Ils continuèrent de dîner en silence. A la fin du repas, un homme assez âgé mais qui semblait taillé dans de la roche se présenta à eux. Il s’appelait Tensing, c’était lui qui leur servirait de guide. Ils l’invitèrent à s’installer à leur table et l’homme dont le visage était tailladé de rides commença à leur parler de la région : Lhassa était la capitale du Tibet, son nom signifiait « la demeure des dieux ». Tensing leur désigna l’ombre du colosse se dressant au milieu de la nuit par une fenêtre.
« C’est le palais du Potala, traduit Mü. Il a été la résidence principale du Dalaï Lama jusqu’à ce que le 14e ait fui le pays en 1959. Il symbolise le bouddhisme tibétain, mais il serait aujourd’hui question d’en faire un musée. »
Nachi, Hyoga et Aldébaran écoutaient le discours avec attention, lançant quelque fois un coup d’œil admirateur vers l’immense silhouette majestueuse dont les murs blancs et pourpres ressortaient sur un fond obscure et montagneux, au sommet de la montagne rouge. Le guide continua sur l’histoire du palais et les mythes qui l’enveloppaient, s’attardant sur la description des fameux « lions des neiges » qui se dressaient devant les portes des bâtiments. Pendant ce temps, Ikky grimaçait en observant sa tasse, songeant à son frère, Ichi s’inquiétait pour Kiki depuis vingt bonnes minutes, le jeune rouquin ayant disparut à travers les tables pour se rendre aux toilettes, et Death Mask sirotait sa troisième bière, perdu dans ses pensées qui restaient inflexiblement accrochées au Sanctuaire. La taverne ne s’était pas vidée le moins du monde lorsque le groupe put enfin gagner les chambres pour prendre du repos. Ils étaient tous éreintés, et même l’Hydre et le Phénix avaient abandonné leur jeu pour offrir des mines déconfites. Ils s’entassèrent tous les huit dans une petite chambre à six lits, déposèrent leurs sacs dans un coin de la pièce, ôtèrent rapidement leurs vêtements pour ne garder que tee-shirts et sous vêtements puis s’enfoncèrent sous les draps pour s’endormir aussitôt. Kiki se pelotonna contre son maître pour lui prodiguer autant de chaleur que le pouvait son petit corps. Nachi s’endormit quelques minutes après Ichi, bercé par la respiration régulière de l’Hydre dont les côtes se soulevaient légèrement contre son dos. Ikky remua quelques instants dans son lit avant de sombrer, Hyoga le suivit de près, puis l’Italien les accompagna, tandis que le Brésilien observait l’étendue noire du plafond en écoutant la voix rassurante qui planait dans son esprit.

« C’est encore loin ?
- On est parti il y a à peine quatre heures ! Oui c’est encore loin !
- J’en ai marre ! Je suis fatigué et j’ai faim !
- Arrête de geindre !
- Moi aussi j’ai faim, et j’ai mal aux pieds !
- … S !
- Shun !
- Shiryu !
- Premier !
- Merde… »
Tensing marchait en tête à travers les arbres abîmés de plus en plus épars, choisissant avec soin le chemin le plus praticable pour le Bélier et son fauteuil roulant. Il fallut néanmoins à plusieurs reprises que l’Italien porte son compagnon tandis que le Brésilien se chargeait du fauteuil tant les sentiers étaient accidentés. Mü baissait alors la tête et restait silencieux, tentant de maîtriser ses frissons de rejets en sentant le corps du Cancer contre le sien. Il n’aimait pas cet homme. Et lui ne l’aimait pas non plus, c’était bien la seule chose qui rassurait le jeune homme aux cheveux mauves. Ils s’arrêtèrent six heures après leur départ pour faire une pause et manger un morceau. Tensing surveillait avec inquiétude les grands rapaces qui passaient parfois au dessus d’eux. L’Italien s’alluma une cigarette et s’approcha du bord de la falaise pour observer les grandes étendues qui se dessinaient en bas. Les petits chemins de terre et de pierres, parfois entretenus en de petits escaliers avaient laissé place depuis peu à des sentiers abîmés. En bas du gouffre serpentait une rivière dont le chant les accompagnait avec douceur, comme pour diminuer le poids de leur marche, et tout au fond, derrière la brume, Lhassa et son palais. Ils repartirent, marchèrent jusqu’au soir, puis s’arrêtèrent à nouveau pour monter un campement. Trois grandes tentes furent dressées. Le guide et le Taureau allumèrent un feu à l’aide des dernières brindilles encore présentes à cette altitude. Kiki tombait déjà de fatigue, et Hyoga le porta sous une tente pour le laisser se reposer. Ils mangèrent rapidement, soucieux de rejoindre au plus vite leurs couchettes. Mü rejoignit son élève assez tôt, bientôt suivi de Tensing qui devait partager leur tente. Ikky accompagna Ichi en grognant pour cacher sa fatigue apparente, et le Taureau partit à leur suite en saluant les deux adolescents restés près du feu et le Cancer qui s’était éloigné et qui ne lui répondit pas.
Hyoga fixa Nachi de son regard fatigué. Le Loup avait les yeux rivés sur les flammes dansantes et crépitantes, semblant attendre quelque réponse silencieuse de la part du brasier. Le Cygne l’observa longuement, tentant de sonder son compagnon, mais il n’y parvint pas. Le jeune garçon aux yeux charbonneux resta de marbre. Hyoga soupira en baissant les yeux. Il tendit l’oreille pour rencontrer le son de la respiration lente du Phénix, parmi ceux de l’Hydre et du Brésilien. Ikky s’était endormi, pourtant le jeune métisse savait bien qu’il était rongé d’inquiétude pour son frère. Il ne comprenait pas. Lui aussi était inquiet, pour beaucoup de personnes, pour son maître, pour Shiryu, et Geki, et son inquiétude l’empêchait même de penser à trouver le sommeil. Pour la première fois depuis longtemps il se sentait démuni, seul… Ses pensées s’égarèrent sur son ancien compagnon, Isaac, puis sur sa mère maintenant disparue. Qu’il était dur d’être seul ! Il détestait cette solitude ! LA solitude ! Il aurait presque voulu retourner au temps des guerres contre les dieux, ces temps où lui et ses quatre compagnons ne se quittaient pas. C’était bien égoïste de sa part, il en était conscient, mais il ne pouvait s’empêcher d’y penser. Une chaleur l’envahit soudain, lui laissant échapper un frisson de bien-être sans qu’il comprenne d’abord pourquoi. Il se rendit compte à cet instant que ses joues étaient humides, et qu’il n’avait pu retenir quelques larmes maintenant perdues sur le sol sec. Cette chaleur… le réconfortait. Elle venait doucement à lui, par bribes, comme de légères vaguelettes l’enveloppant lentement et prodiguant des soins à son âme épuisée. Il leva ses yeux d’un gris orageux pour croiser les deux billes d’ébène formant le regard du Loup. Nachi lui sourit, d’un sourire triste, mais franc, mélancolique, et compréhensif. Le métisse sourit à son tour et essuya les dernières larmes qui perlaient à ses yeux, laissant son cosmos dériver pour se mêler à celui de l’adolescent aux cheveux marins.
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MessageSujet: Re: Double Esprit   Double Esprit - Page 2 EmptyJeu 7 Déc - 13:21

Chapitre 4 : Héritage (2/?)


Ils dormaient tous maintenant, mais le feu continuait de brûler avec force et sûreté. Tensing avait pris soin de placer des pierres lourdes autour des flammes, les empêchant de se propager mais protégeant aussi leur source du vent trop froid. Il tiendrait jusqu’au matin, dans quelques heures à peine, et permettait d’éviter des tours de gardes qui serait bien difficiles à supporter pour chacun d’eux avec les jours de marche qui les attendaient encore. Mais lui n’avait pas confiance. Il ne voulait pas rejoindre les autres. Cette proximité, en particulier avec le Bélier, allait finir par le rendre fou. Il avait besoin de se sentir en sécurité, au milieu de son entourage, de gens qu’il connaissait, qu’il côtoyait. Il regrettait déjà d’être parti. Il voulait revoir son temple, ses murs qu’il connaissait si bien… non, tout avait changé. Sa gorge se noua. Il se rappelait parfaitement les raisons qui l’avaient poussé à accompagner le groupe : il devait s’éloigner du Sanctuaire. Tous les symboles de sa puissance avaient cessé d’exister, ses « amis » n’étaient plus accessibles. Il sentait qu’il n’avait plus sa place là-bas.
« Tu sembles peiné. »
L’Italien releva légèrement la tête de sur ses bras posés sur ses genoux repliés et grimaça imperceptiblement.
J’ai réfléchi…
« A quoi ? »
Je ne te porterais plus.
« »
Quand tout sera fini… je demanderais à Athéna de m’accorder le droit… de trouver mon successeur.
« »
Ce n’est pas pour me débarrasser d’un poids… mais je n’ai plus rien à faire là-bas…
« Si tu es sûr de toi… »
Il hocha la tête. Certain.
Un craquement retentit derrière lui. Le Cancer se leva d’un bond en se retournant, cracha le reste de cigarette qui se consumait encore entre ses lèvres et dévisagea l’adolescent qui l’observait avec une surprise mêlée d’une expression de « crotte, je me croyais seul ! ». Un silence lourd les cueillit, puis l’Italien afficha le sourire mauvais qu’il réservait à la plupart des gens.
« Une envie pressante ? » ricana-t-il.
Le Phénix grogna et lui répondit d’un même regard condescendant.
« Je venais juste prendre l’air, maugréa Ikky. J’imagine que tu connais les effets de la nourriture tibétaine sur des organismes étrangers »
Death Mask mit quelques secondes à comprendre l’allusion puis se mit à rire de plus belle. Le Japonais lui, ne riait pas, songeant avec amertume qu’il devrait bien finir par retourner sous la tente, surtout en prenant en compte le fait qu’il y ait laissé son manteau. L’Italien, lui, était emmitouflé dans le vêtement brun à l’intérieur en fourrure, ses mains toujours plongées au plus profond de ses poches. Cette vision aurait bien fait sourire le Phénix s’il n’était pas presque totalement gelé. Il se contenta donc de sautiller légèrement d’un pied sur l’autre, jurant en se rendant compte qu’il ressemblait ainsi à Ichi. Le doigt du Cancer pointé sur lui le fit brusquement reculer et il faillit se mettre en position de combat, déjà prêt à contenir la sinistre attaque du « gardien des morts ». Le sourire de celui-ci s’élargit, satisfait d’insuffler une telle crainte à l’adolescent.
« De quoi as-tu peur ? se moqua-t-il.
- De rien, grinça Ikky entre ses dents, étirant ses lèvres en un sourire. Un aveugle t’as déjà battu, je pense que je pourrais m’en sortir. »
Le chevalier d’Or tiqua, ses pupilles se rétractèrent, mais il ne dit rien. L’humiliation que lui avait fait subir ce foutu Dragon le suivrait jusqu’au bout. Peut-être aurait-il du faire un tour à l’infirmerie avant de partir, et soulager enfin sa conscience en arrachant son âme du corps de Shiryu. Non ! Il ferma les yeux. Il n’avait pas le droit d’avoir de telles pensées. Voilà, c’était un défi qu’il se lançait, comme le faisait Aphro autrefois. Si tu penses à tuer quelqu’un de tes mains, je veux que tu t’arraches un œil. Le Cancer rouvrit les yeux et posa un regard dur sur le Phénix qui se demandait s’il préférait se battre maintenant malgré sa fatigue, ou retourner affronter l’ambiance de sa tente. L’homme aux cheveux bleu nuit fit quelques pas vers lui, le maintenant sur ses gardes. Mais à sa grande surprise, l’Italien se contenta de poser son pouce sur sa propre joue et de l’étirer vers l’arrière pour offrir au regard du Japonais sa dentition ornée d’un manque plus que flagrant. Ikky fronça les sourcils. Death Mask ôta sa main en grognant :
« Sois tranquille, le prochain à qui je botte le cul c’est ton copain maladroit qui ne sait pas compter. »
L’adolescent sourit. Décidément Seiya avait le mérite de s’attirer facilement l’attention de quiconque. Un courant glacial le tira de ses pensées et il se mit à claquer des dents. Un soupir lui échappa et il tourna les talons.
« Tu ferais mieux d’aller dormir l’homme-crabe, c’est pas moi qui te porterais demain… »
Puis le Phénix retourna avec désespoir dans sa tente, laissant le chevalier d’Or hésiter quant à s’allumer une dernière cigarette avant d’aller s’engouffrer sous la sienne. Il choisit finalement d’économiser ses petits plaisirs, et rejoignit l’abri en sentant le vent se faire plus mordant. Il ôta ses chaussures devant la tente, les plaçant à l’abri sous la toile, à l’avant, puis entra sans faire de bruit. Il faisait bon à l’intérieur, et il dut enlever rapidement son manteau pour ne pas étouffer. Dans la pénombre, il put distinguer les deux silhouettes des adolescents endormis. Le Loup avait passé ses bras autour des épaules du Cygne.

Tensing les accompagna pendant deux jours durant lesquels il ne cessa d’observer la danse des oiseaux au dessus de leurs têtes. Le ruisseau qui les avait suivi jusqu’ici s’était transformé en torrent qui déversait des trombes d’eau dans un bruit assourdissant. Leur marche se faisait en silence, silence cependant parfois rompu par les gargouillements douloureux de certains estomacs supportant mal le changement d’alimentation, en particulier pour les jeunes Japonais et le Brésilien qui marchait parfois plié en deux comme sous un poids invisible. Ikky et Ichi continuèrent leur jeu pendant ces deux jours, et il y eut quelques combats verbaux entre le Phénix et le Cancer qui, ne supportant pas le silence, s’empressait de grogner tout ce qu’il pouvait dès qu’il en trouvait l’occasion. Au début du troisième jour, Tensing commença à s’agiter. Il s’arrêta plusieurs fois pour parler à Mü, lequel tentait apparemment de le rassurer, mais les craintes du guide ne faisaient qu’augmenter. Le mot « Bdud » revint plusieurs fois dans ses paroles. Vers midi, le Sherpa stoppa à nouveau, complètement figé en dépassant le dernier arbre totalement nu qui se dressait sur ces hauteurs. Sur le sol recouvert d’une neige blanche et brillante sautillaient et croassaient une dizaine de corbeaux. Tensing se retourna vers le Bélier et recommença à paniquer en lui disant qu’il ne voulait pas aller plus loin. L’Atlante se mordit la lèvre, même avec la carte que voulait leur laisser le vieil homme il n’était pas sûr de pouvoir rejoindre Jamir. A ses côtés, Kiki semblait inquiet de la tournure que prenait les choses, et commença à regarder les oiseau avec peur. L’Italien s’en mêla en proposant à Mü de le laisser partir, qu’ils sauraient se débrouiller seuls. Le Bélier fronça les sourcils et détourna les yeux pour ne pas offrir un regard agressif au Cancer, puis il glissa quelques paroles à Tensing. Le guide le remercia, leur laissa quelques vivres en plus, sa carte et sa boussole, puis repartit sur les sentiers invisibles. Les chevaliers de Bronze en profitèrent pour revêtir leurs armures que l’Atlante avait réussi à manipuler de telle façon à ce qu’ils puissent les transporter sans se voir obligés d’emmener leurs urnes. Kiki agrippa d’une main soucieuse la manche de son maître qui lui répondit d’un sourire réconfortant, puis ils reprirent leur route, avançant maintenant sur une immense étendue glacée, immaculée, entrecoupée de précipices impressionnants. Ils ne commencèrent à ressentir l’inquiétude que lorsqu’ils s’aperçurent que les corbeaux les suivaient, et que leur nombre augmentait d’heures en heures. Leurs croassements étaient de plus en plus insupportables et leurs regards noirs, inexpressifs étaient fixés sur eux. L’Italien poussa soudain un hurlement bestial en courant vers eux, faisant sursauter tout le groupe qui croyait déjà à une attaque. Les oiseaux innombrables s’envolèrent dans une tornades de plumes noires.
« Marre de ces piafs ! gueula le Cancer.
- Non mais ça va pas ! hurla Ikky qui tentait de faire redémarrer son cœur. »
Le Loup, le Cygne et le Taureau se contentèrent d’un fort soupir rassuré. Ichi jouait nerveusement avec les griffes de son armures.
« Mü… tu es sûr que ce ne sont que des légendes hein ? »
Le Bélier hocha la tête mais ne put s’empêcher de lancer lui aussi un regard peu rassuré aux oiseaux noirs qui revenaient se poser dans la neige. Ils s’arrêtèrent au bout de quelques heures pour se ravitailler. Death Mask proposa de faire griller un corbeau, mais sa proposition fut vivement rejetée. Soudain, alors qu’ils s’apprêtaient à repartir, un froissement d’ailes leur parvint, vif et proche, puis quelque chose vint s’écraser à quelques mètres à peine du groupe de chevaliers d’où s’échappa quelques cris de surprise et sursauts de terreur.
« Ouf ! Si vous saviez le mal que j’ai eu à vous trouver ! Heureusement que mes petits vous ont suivi à la trace !
- Jamian ! »
Son nom crié en cœur surpris le chevalier d’Argent qui ne comprenait pas les regards mauvais qu’on lui lançait.
« Mais qu’est-ce que tu fais ici ? » cracha le Phénix.
Le Corbeau parut gêné et se passa une main derrière la tête en affichant un sourire forcé. Il commença par saluer les chevalier d’Or puis entreprit de s’expliquer.
« C’est Athéna qui m’envoie vous rejoindre. Je n’ai pas tout compris à ses explications mais apparemment je dois vous servir de guide, c’est que j’ai un bon sens de l’orientation moi ! »
Le Bélier faillit demander pour quelles raisons il ne les avait pas rejoins dès le début, mais il se rendit compte qu’il avait déjà sa réponse ; les chevaliers d’Argent dont faisait partie Jamian étaient morts lors de la guerre du Sanctuaire, ils avaient du être ressuscités pendant leur absence, grâce à l’entêtement de la déesse envers son père. Ils continuèrent donc à la suite du Corbeau, ses oiseaux repérant les chemins qu’il leur fallait emprunter, et ils purent avancer plus rapidement, mais leur route fut bien moins silencieuse.
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